Il existe différents examens pour mettre en contrainte les nerfs et surtout les racines nerveuses à leur départ.
On positionne le patient en décubitus dorsal. Puis on effectue une flexion de hanche jambe tendue de manière passive. Lors de cette manœuvre, le patient ressent une douleur du côté ipsilatéral, entre 35° et 70° de flexion, au niveau lombaire, dans la fesse ou dans la jambe au niveau postérieur en partant de la cuisse jusqu’au pied. On parle de signe de Lasègue positif. On pense à une atteinte du nerf sciatique ou d’une de ses racines, généralement L5/S1 sur une hernie discale généralement.
On parle donc de sciatalgie. Dans une hernie discale, on peut retrouver en parallèle des douleurs lombaires, une paresthésie suivant les dermatomes affectés, une flaccidité musculaire ou encore une hyporéflexie. Le patient ressent une douleur en dehors de ces angles ou sur un pattern ne décrivant pas un dermatome. On pense alors à une contracture paravertébrale, fracture de la hanche ou du fémur proximal, sténose du canal lombaire, etc. On parle de pseudo-Lasègue positif.
Figure 11 : Test de Lasègue |
Lors de cette manœuvre, le patient ressent une douleur du côté controlatéral. On parle de signe de Lasègue croisé positif, la pathologie se situant au membre inférieur controlatéral. La réflexion clinique reste la même qu’en cas de signe de Lasègue positif.
Lors de l’obtention d’un signe de Lasègue positif, on abaisse légèrement le membre inférieur et on exerce une dorsiflexion du pied.
On reproduit la même douleur, on parle de signe de Bragard positif.
Figure 12 : Test de Bragard |
On positionne le patient en décubitus ventral, genou fléchi à 90°, puis on effectue une extension de la hanche. Le patient ressent une douleur au niveau de la cuisse ou de la région inguinale.
On parle de signe de Lasègue inversé ou de Léri positif. On pense à une cruralgie sur compression du nerf fémoral ou de ses racines L2-L4, une coxopathie, etc.
Figure 13 : Test de Lasègue inversé |
Lors de la palpation paravertébrale au niveau lombaire, on déclenche une douleur qui irradie dans le membre inférieur selon un dermatome (L4-L5, L5-S1). On parle du signe de la sonnette. On pense à une radiculopathie.
On positionne le patient en position assise. On met la tête du patient en flexion antérieure, flexion latérale et rotation du côté supposément atteint, puis on exerce une pression sur la tête contre le bas.
On reproduit la douleur ou la paresthésie ressentie par le patient. On parle de manœuvre de Spurling positif. On pense à une radiculopathie cervicale selon le dermatome concerné.
Figure 14 : Test de Spurling |
On finira avec un examen neurologique classique des membres supérieurs et inférieurs en fonction de la plainte du patient.
On observe une aréflexie patellaire avec une diminution de la flexion de hanche et hypoesthésie de la région antérieure de la cuisse, on pensera à une radiculopathie L3
On observe une aréflexie patellaire avec une diminution de l’extension du genou, une hypoesthésie dorsolatérale du membre inférieur concerné et une difficulté à la marche sur les talons, on pensera à une radiculopathie L4-L5
On observe une difficulté à marcher sur la pointe des pieds, on pensera à une radiculopathie S1
On observe une hyposensibilité de la postérieure de la cuisse et de la jambe, du périnée et de la région périanale avec absence du réflexe bublocaverneux. On pense à une radiculopathie S2-S3-S4-S5
On observe une hypoesthésie de la nuque et de l’épaule avec un décollement scapulaire, on pense à une radiculopathie C3/C4
On observe une hypoesthésie de l’épaule antérieure, une diminution de la flexion du bras et une aréflexie bicipitale, on pensera à une radiculopathie C5.
On observe une hypoesthésie sur le côté radial de l’avant-bras, une diminution de la flexion du bras et de l’extension de l’avant-bras et une aréflexie bicipitale ou brachioradiale, on pensera à une radiculopathie C6.
On observe une hypoesthésie palmaire des doigts II à IV, une hypoesthésie dorsale de l’avant-bras et des doigts II à IV, une diminution de l’extension du bras et des doigts ainsi que de la flexion de l’avant-bras et une aréflexie tricipitale. On pensera à une radiculopathie C7.
On observe une hypoesthésie de la partie dorsale de l’avant-bras ainsi que des faces palmaire et dorsale des doigts IV-V et de l’éminence hypothénar et une diminution de la flexion des doigts, on pensera à une radiculopathie C8.
On observe une aréflexie asymétrique, une parésie flaccide des membres inférieurs, une atrophie musculaire, une anesthésie en selle (donc de la région anale et péri-anale), une paresthésie asymétrique et unilatérale suivant un ou plusieurs dermatomes du membre inférieur ou des douleurs lombaires irradiant dans les jambes aggravées au Valsalva et à la position assise. On pensera à un syndrome de la queue-de-cheval dans un contexte néoplasique, traumatique ou encore en cas de hernie discale postéromédiale ou de canal lombaire étroit. Ce syndrome peut être aussi accompagné d’une dysfonction érectile, d’une rétention urinaire, d’une diminution du tonus rectal avec incontinence fécale ou encore une diminution du réflexe bulbo-caverneux. On effectuera donc aussi un toucher rectal en cas de suspicion de ce syndrome.
Figure 15 : Dermatomes |
On observe une hyperréflexie symétrique des membres inférieurs avec parésie distale, fasciculations, une hypoesthésie périanale. On pense à un syndrome du cône terminal sur tumeur spinale ou trauma de type fracture vertébrale ou spondylolisthésis. Ce syndrome peut être accompagné d’une incontinence fécale et urinaire ainsi que d’une dysfonction érectile.
On observe des douleurs radiculaires, des rachialgies, des déficits sensitivomoteurs sous le niveau lésionnel ainsi qu’une dysfonction de la vessie ou des intestins. On pensera à une compression de la moelle épinière sur une tumeur, une hernie discale, une fracture, un hématome, un abcès, une métastase, etc. Le syndrome de la queue-de-cheval et le syndrome du cône médullaire peuvent être considérés comme des syndromes de compression spinale mais partiels.
On observe une perte ipsilatérale du sens proprioceptif et vibratoire, une perte contralatérale du sens douloureux et thermique, atteinte ipsilatérale du motoneurone inférieure (flaccidité, fasciculations, hyporéflexie) au site de lésion et une atteinte ipsilatérale du motoneurone supérieure (spasticité, hyperréflexie, signe de Babinski) en dessous du site de lésion. On pensera à une hémisection de la moelle, aussi appelé syndrome de Brown Séquard. Ce syndrome peut être la 1e constatation de lésions métastatiques.
On observe un sens proprioceptif et vibratoire préservé, mais une atteinte bilatérale du sens thermo-algique, une atteinte du motoneurone inférieure au site de lésion et du motoneurone supérieure en dessous du site de lésion, ainsi qu’une rétention urinaire. On pense à une lésion de la partie antérieure de la moelle sur une compression ou occlusion de l’artère spinale antérieure.
On observe une atteinte préférentielle du sens thermo-algique par rapport au sens proprioceptif et vibratoire, une atteinte motrice bilatérale qui se traduit par une atteinte de type motoneurone supérieure aux membres inférieurs et motoneurone inférieure aux membres supérieurs, ainsi qu’une rétention urinaire, on pense à une atteinte centrale de la moelle sur syringomyélie, néoplasie ou lésion traumatique de la colonne en hyperextension.
On observe une atteinte bilatérale du sens proprioceptif et vibratoire sans atteinte du sens thermo-algique et de la motricité. On pense à une lésion postérieure de la moelle épinière sur occlusion de l’artère spinale postérieure ou un trauma. En cas d’atteinte du cordon postérieure, on peut demander au patient d’effectuer une flexion de la colonne cervicale. Lors de la flexion, le patient se plaint de sensation de décharge électrique parcourant le rachis et les membres inférieurs. On parle du signe de Lhermitte. On pense à un syndrome du cordon postérieur sur une sclérose en plaques, une compression médullaire, une myélopathie cervicale, etc.